Jean-Frédéric Coviaux
“Les premières envies de représentation se sont imposées quand j’ai vu enfant l’épave d’une barque au fond d’un lagon. Les mouvements de l’eau donnaient une surface ondoyante à cette image et en déclinaient mille identités. L’image du bateau recouvert d’eau m’a imprégné durablement, et encore aujourd’hui je crois la percevoir dans la fraîcheur du premier instant. Je sais pourtant qu’il n’en est rien et que la mémoire conforte l’idéal de beauté que l’on se fait d’un événement tout en effaçant avec les jours le souvenir que l’on en garde. C’est pour réduire cet effacement qui existe entre un phénomène et son impermanence rétinienne que la peinture s’impose comme une nécessité. Elle est l’expérience essentielle pour tenter de me sentir vivre au plus près des choses.
Même s’il obéit aux lois rigoureuses de la ressemblance, c’est un instinct profond qui guide mon travail, une intuition immédiate que révèle l’envie d’une matière ou la nécessité d’une couleur. Le réel m’offre, à un moment ou à un autre, une situation qui incarne alors ce qui me préoccupe.
Dans l’absolu, je ne cherche pas à exprimer quoi que ce soit. Si j’ai un propos, il se situe dans l’espace qui existe autour de mes tableaux et moins dans mes tableaux eux-mêmes. Davantage dans ce qu’ils induisent que dans ce qu’ils disent.
En tant que peintre, seule la surface m’intéresse. Toute mon ambition s’organise autour de cela, dans les peintures à l’huile, mais aussi dans les dessins et les aquarelles. Ainsi chaque tableau me permet moins de mettre en forme le visible que d’exprimer la résistance matérielle de l’image que je construis.
Si il y a un symbole, une allégorie ou un sens à ce que je fais je n’en ai cure, les sujets ne sont choisis que pour servir un état de surface, et donc de représentation.
Représenter en peinture c’est multiplier les apparences. Et louer les apparences c’est tenter de faire de l’expérience de voir une célébration ultime, une épiphanie.”
Même s’il obéit aux lois rigoureuses de la ressemblance, c’est un instinct profond qui guide mon travail, une intuition immédiate que révèle l’envie d’une matière ou la nécessité d’une couleur. Le réel m’offre, à un moment ou à un autre, une situation qui incarne alors ce qui me préoccupe.
Dans l’absolu, je ne cherche pas à exprimer quoi que ce soit. Si j’ai un propos, il se situe dans l’espace qui existe autour de mes tableaux et moins dans mes tableaux eux-mêmes. Davantage dans ce qu’ils induisent que dans ce qu’ils disent.
En tant que peintre, seule la surface m’intéresse. Toute mon ambition s’organise autour de cela, dans les peintures à l’huile, mais aussi dans les dessins et les aquarelles. Ainsi chaque tableau me permet moins de mettre en forme le visible que d’exprimer la résistance matérielle de l’image que je construis.
Si il y a un symbole, une allégorie ou un sens à ce que je fais je n’en ai cure, les sujets ne sont choisis que pour servir un état de surface, et donc de représentation.
Représenter en peinture c’est multiplier les apparences. Et louer les apparences c’est tenter de faire de l’expérience de voir une célébration ultime, une épiphanie.”
Jean-Frédéric Coviaux